Dans le cadre du blog "Conscious People" by Venitz, nous interviewons les acteurs de la transition verte pour en savoir plus sur les derrières de leurs engagements. Aujourd'hui, voici l'histoire d'Aude Penouty.
Bonjour à tous, je suis Aude Penouty, styliste lingerie et bain; enfant de la Méditerranée, je vis à Hyères les Palmiers. J’ai eu la chance de passer 12 ans à l’étranger et de faire tous les jours ce que j’aime ! Il y a 7 ans, j’ai fondé un bureau de conseil mode dédié au sourcing et au design innovant et durable. Mon vrai métier aujourd’hui : cultural broker, je suis intermédiaire et essaie de faire passer des messages en utilisant des datas concrètes, en étant un pont entre les acheteurs et les vendeurs et en utilisant l’intuition comme une data.
Aujourd’hui, je dédie une grande partie de mon quotidien à travailler et à m’adonner à ma curiosité ! Je travaille à l’intuition alors je suis curieuse de tout. J’aime travailler, et c’est pour ça qu’il est important pour moi de prendre soin de ce que je fais et des personnes qui le font avec moi. Je ne pourrais pas collaborer avec des personnes et pour des projets que je n’apprécie pas et dont je ne comprends pas le sens.
Au risque de vous décevoir je n’ai pas eu de déclic ou de prise de conscience, tout s’infuse et se diffuse depuis l’enfance, grâce aux voyages, aux rencontres, aux expériences professionnelles, à force d’être confrontée à des fossés culturels qui demandent de se mettre à la place des autres pour s’adapter, des réalités de production et des conditions de travail de ceux qui fabriquent nos vêtements… Tout ça a pris place dans ma vie au fur et à mesure. Aussi, j’ai grandi au bord de la mer et je suis très sensible à cet élément.
En ce sens, je soutiens le vivant - la nature, c’est tout ce qui est en vie. Sans tomber dans de la philosophie ou de la science réprobatrice : tout est lié; je crois que c’est le premier step à conscientiser, et dans mon métier « le design concerne l'esthétique, le sourcing concerne le tombé du tissu, les deux sont intimement liés au corps donc à la nature ». De plus, dès que je le peux, j’essaie de soutenir l’association Explore & Preserve qui contribue à la préservation des côtes varoises en sensibilisant à l’éducation pour éviter que nos mers et océans soient considérés comme des sous-continents invisibles où l’on peut laisser nos déchets, laquelle vient d’être ratifiée association récipiendaire de 1% For The Planet.
Puisque l’on s’attarde sur le Vietnam, laissez-moi vous raconter une anecdote : j’ai travaillé avec des cultures différentes, et lors d’une collaboration avec une société indienne basée à Saigon, j’étais la seule femme manager et j’avais beaucoup de mal à être intégrée parmi mes collègues. Un jour j’ai compris qu’il fallait que je joue le jeu de la culture indienne, alors je leur ai montré une chorégraphie de danse Bollywood que je savais danser, et du jour au lendemain j’ai gagné leur respect. Tout n’est pas une question de force …
Pour autant, adopter un mode de vie plus éthique et responsable n’est pas un processus linéaire; moi-même je prends toujours l’avion, mais pour de plus long trajets. Les voyages sont mon socle : mes clients et fournisseurs sont éparpillés, une partie de ma famille et de mes amis vit à l’étranger. Alors je prendrais encore un peu l’avion en évitant les trajets inutiles car je ne peux pas me passer d’eux, je les aime trop !
Les rayons orangés du soleil couchant courent sur les rochers abrupts qui bordent l’océan, les coquillages roucoulent - bercés par la houle -, le brouhaha de la ville s’endort derrière la légère brume qui se lève. Le vent me susurre un mot à l’oreille : RESPIRE, FREINE ET ECOUTE.
Il me susurre que chaque jour est unique, qu’on ne peut pas tout contrôler et que chaque vague est utile. Comme l’a écrit Joël de Rosnay (l’un de mes mentors) « On ne peut pas toutes les surfer, il faut en choisir une et la surfer jusqu’au bout ».
L’eau m’effleure, je soulève la tête en un soupir et mes yeux rencontrent les étoiles qui brillent de leur belle lueur pâle. Je suis submergée par une vague de sentiments, voire de ressentiments. Chère, Nature, tu as raison de nous malmener, de nous alerter sans cesse pour que nous ayons conscience que c’est toi la boss ! Alors chère patronne, merci pour toutes les opportunités d’apprentissage, pour les surprises, pour les prises au dépourvu par les sauts de dauphin, pour la lumière et les reflets sur la mer. Je ferai de mon mieux pour évoluer à tes cotés et construire un environnement durable et vivant, pour accompagner chacun vers la compréhension que nous ferons tout ensemble et pas l’un sans l’autre.
Pour soutenir Aude, voici le lien vers Entada Textile !